Visites guidées
Voyager comme un designer: le style Caraïbe vu par Corinne Cécilia
Publié le 19 mars 2020

« Pour moi, la négritude est la culture, la poésie. » Aimé Césaire
Destination soleil prisée des Nord-Américains fuyant les hivers rigoureux, la République dominicaine n’est pas a priori perçue comme une terre de design. Mais c’est en passe de changer, car le pays natal du célèbre créateur Oscar de la Renta est devenu, en moins de dix ans, le principal pôle du stylisme dans les Caraïbes. Notamment grâce à sa désormais très populaire semaine de la mode, la RD Fashion Week.
De plus, la République dominicaine abrite une des dix écoles de design les plus importantes de la région, La Escuela de Diseño de Altos de Chavón, avec qui l’industrie doit désormais compter. Fondée en 1983, cette institution produit déjà des créateurs reconnus sur la scène mondiale, tels que Joel Díaz, le designer de mode fondateur de Jolibe (New York) qui compte des clients célèbres.
Ce pays frontalier d’Haïti, qui occupe les deux tiers d’Hispaniola, célèbre ce mois-ci 150 ans d’indépendance, l’occasion pour nous d’explorer sa richesse culturelle. L’ambiance est résolument latine dans cette ancienne colonie espagnole, dont l’artisanat et l’art naïf sont bien vivants et embellissent les décors d’un style tropical délicieusement dépaysant.
Un peu partout, des haut-parleurs diffusent des musiques aux rythmes latino-américains enivrants — du merengue à la bachata, en passant par la salsa — auxquelles on s’habitue et qui vous mettent dans le groove… De plus, les clubs de danse ne manquent pas, et tout le monde s’y retrouve, touristes et locaux confondus.
Photographe: Photos fournies par le ministère du Tourisme de la République dominicaine

Même si vous préférez le calme, la musique fait partie intégrante du mode de vie insulaire et deviendra un de vos meilleurs souvenirs de vacances.

J’ai visité à plusieurs reprises les Grandes et les Petites Antilles, à la recherche des îles qui furent autrefois des territoires Arawak, le paradis des peuples autochtones avant qu’ils ne soient asservis par les colons européens, avant que les conséquences tragiques de cette oppression (maladies, guerre, etc.) ne les déciment au XVIe siècle. J’étais donc étonnée de découvrir les vestiges des indiens Taïnos préservés jusqu’à nos jours : on trouve ainsi quelques influences amérindiennes dans la musique, les beaux-arts, la religion, le carnaval, et même les traditions culinaires dominicaines.

Certains restaurants proposent des mets traditionnels amérindiens à base de yucca et de banane plantain, par exemple… La cuisine locale révèle également des influences créoles, espagnoles et africaines, qui sont autant d’expériences gastronomiques à tenter. Se plonger dans le régal de ces menus rustiques suffirait à justifier un voyage à Hispaniola. En tout cas, vous ferez une cure de saveurs exotiques : c’est bon pour le physique, et pour le moral!

Conseil de voyage : Visitez l’île pendant la semaine de la mode, début juillet, si vous êtes professionnel du stylisme… ou alors maintenant pour finir l’hiver en beauté! Quelle que soit la période de l’année où vous séjournerez là-bas, le calendrier événementiel aura de quoi vous occuper, grâce au dynamisme de l’économie locale : carnaval et spectacles de danse afro-caribéenne, soirées jazz ou concerts de rock, tournois de golf et autres compétitions sportives, foires artisanales… le choix ne manque pas.

En guise de conclusion, dans ce pays où la pauvreté touche encore de nombreuses personnes, on peut parfois tomber sur des gens sans scrupules. Alors, pratiquez un tourisme responsable : n’achetez pas de services ni de produits issus de pratiques éthiquement ou moralement condamnables!
Pour plus de renseignement et de conseils, visitez ce site Web.
Reproduction de l'entrevue publiée le 19.03.2015 à l'origine.