Voyager comme un designer : l’artiste Pierre Bellemare à Bangkok
Publié le 25 janvier 2022

Si le royaume de Siam nous inspire des intérieurs exotiques, à la fois sereins et luxuriants, les designers de mode et les décorateurs convoitent tout particulièrement la soie thaïlandaise traditionnelle, tant sa texture, ses motifs et ses couleurs sont exceptionnels! En effet, chaque étoffe étant tissée à la main, elle est unique. De plus, son lustre singulier allie deux couleurs : une pour la chaîne et une pour la trame. Ainsi, le résultat final s’apparente à une œuvre d’art. Bngkok est un paradis d’artiste.
Rien d’étonnant, alors, à ce que l’artiste peintre Pierre Bellemare soit tombé sous le charme de cette tradition ancestrale et qu’il l’intègre à ses créations chatoyantes. Ainsi, il transpose désormais certains de ses tableaux sur des foulards en soie, en plus de composer des toiles qui dynamisent des décors contemporains et nous invitent à explorer d’autres mondes.
Tout comme ses toiles nous font voyager, Pierre aime découvrir de nouveaux horizons, pour s’imprégner de cultures différentes et se renouveler sur le plan créatif. En plus de séjours d’agrément à l’étranger, il part exposer et vendre ses œuvres sur plusieurs continents. Pierre a tellement aimé la « Venise de l’Asie » que nous avons voulu en savoir plus sur la face cachée de cette mégapole empreinte d’histoire et tournée vers l’avenir.
– Corinne Cécilia
Corinne Cécilia : Vous portez un regard original sur Bangkok…
Pierre Bellemare : Pour moi, c’est une ville qui se laisse apprivoiser en prenant son temps, toute sa beauté se dévoile petit à petit. Trop souvent, elle sert de plaque tournante pour les voyageurs, alors qu’elle est splendide et cache de nombreux joyaux, des couleurs, des odeurs enivrantes et des sourires chez tous ses habitants. Les couleurs de la ville ont eu vraiment une influence marquante sur mes nouveaux tableaux. Bangkok est vraiment très haute en couleur.

Le royaume de Siam, un pays riche en traditions artisanales.

Le tableau chatoyant signé Pierre Bellemare ajoute une belle énergie à ce salon moderne.

CC : Où aimez-vous loger?
PB : Au Renaissance Bangkok Ratchaprasong Hotel. Raffinement, design magnifique… le petit déjeuner y est sublime. Très central, l’hôtel se situe tout près du SkyTrain, ce qui est parfait pour tous les déplacements à Bangkok.

CC : Où aimez-vous manger?
PB : Bangkok se définit par la qualité et la quantité de nourriture, accessible partout. Pour le midi, je suggère l’Or Tor Kor Market. L’authenticité et la qualité sont au rendez-vous! Il fait d’ailleurs partie des quatre meilleurs marchés au monde! Le soir, au Nara Erawan pour leur « Kiew Wan Gai Phad Hang », du poulet sauté au curry vert!

CC : Où aimez-vous magasiner?
PB : Bangkok est un paradis pour le shopping, que ce soit pour la maison ou les vêtements. Pour recréer un environnement de calme et de paix chez soi, il y a plein de petites échoppes, souvent familiales, où se procurer des bouddhas, des éléphants, etc., tous faits à la main. Une visite s’impose toutefois à la maison de Jim Thompson, au cœur de la ville — le jardin est splendide. Jim Thompson était un militaire américain qui, après la guerre, est retourné vivre à Bangkok et a redonné à la soie ses lettres de noblesse. En plus de découvrir son lieu de vie, on apprend tout sur l’élevage des vers à soie jusqu’à la production des plus beaux vêtements ou tissus.

CC : Où aimez-vous flâner?
PB : Bangkok est remplie de petits parcs et de temples… Le temple Wat Saket, sur une petite colline, m’a beaucoup touché au coucher du soleil. L’endroit est calme, l’odeur de l’encens, les moines qui vaquent à leurs occupations, et les prières et le son des clochettes s’amalgament. Pour se relaxer, rien ne vaut une balade de nuit sur le fleuve mythique, le Chao Praya. On y voit la ville sans en ressentir toute l’effervescence, puis les temples qui sont magnifiés par les éclairages le soir.

CC : Avez-vous un ou plusieurs endroits préférés?
PB : L’art est accessible partout à Bangkok, mais pas toujours sous la forme attendue… Le nec plus ultra est assurément l’enceinte du Palais royal. Tant de beauté, de travail, de minutie et de création dans un même lieu, c’est à couper le souffle. Puis, l’incontournable absolu, le temple bouddhiste Wat Arun : il faut grimper les 318 marches qui mènent à son sommet, donnant l’occasion d’admirer une magnifique vue panoramique de la ville.

CC : Quel moyen de transport local recommanderiez-vous pour visiter la ville?
PB : Évidemment, le SkyTrain de Bangkok, facile d’accès et climatisé : cela donne un petit répit de la chaleur ardente, sans compter qu’on y voit la ville tout en hauteur. Les bateaux « Long Tail » et, aussi incroyable que cela puisse paraître, le vélo avec Follow Me Bangkok Bicycle Tours. À faire absolument! Et enfin, les Tuk-Tuk, omniprésents et très efficaces… Un vrai plaisir!

Conseil de voyage : Visitez Bangkok pendant la saison sèche, de novembre à avril, pour éviter les fortes averses et la canicule qui caractérisent la période des moussons. Profitez-en pour visiter les salons professionnels, comme le Thailand International Fashion Fair.
Plus près de chez nous, voyez comment les communautés thaïlandaises de votre région célèbrent le Songkran, Nouvel An bouddhique et festival de l’eau qui se déroulera en avril. Et puisque la Thaïlande domine les arts martiaux, pourquoi ne pas découvrir cette tradition lors des championnats canadiens.
Reproduction de l'entrevue publiée le 29.01.2015 à l'origine.