Décoration et design
Visitez la charmante maison d’une jet-setter de Toronto
Publié le 14 octobre 2021

On n’est jamais si bien que chez soi. Mais pour Yolind James, un petit bout de femme plein d’énergie qui se décrit comme une « bohémienne », son chez-soi est l’endroit où elle se trouve dans le moment présent. Yolind passe ses printemps à Singapour, où elle a grandi, les mois d’hiver à Palm Beach, en Floride (jusqu’à ce que la COVID vienne contrecarrer ses plans) et ses étés dans son condo de Toronto. Mais il vient un temps où même les voyageurs les plus assidus ont envie d’un moment de repos, loin des aéroports.
Il y a deux ans, Yolind, une pionnière de l’alimentation santé à la retraite, en a étonné plus d’un en annonçant qu’elle troquait son luxueux condo (avec ascenseur privé!) pour une maison de briques centenaire de 2 150 pi ca sur une rue bordée d’arbres de Toronto. Deux de ses filles habitaient à proximité (une autre habite Singapour). Cette grand-mère attentionnée souhaitait ce déménagement pour bénéficier de plus d’espace, d’une piscine et d’une grande cour pour recevoir ses cinq petits-enfants, sans oublier ses chiens adorés, le bulldog anglais Ruby Tuesday et le pug-basset Kirby. Mais ce qui l’a finalement convaincue, c’est le prix et l’emplacement idéal de la maison, dans un cul-de-sac, à quelques pas d’un superbe parc délimité par des ravins. « Je préfère avoir le sol sous mes pieds, explique Yolind, car Ruby Tuesday adore gambader dans l’herbe et chasser les papillons. L’endroit était irrésistible! »
C’est ce qu’elle pensait au premier coup d’oeil. Les caractéristiques qui l’ont séduite étaient difficiles à ignorer : plafonds élevés, grandes pièces bien proportionnées, idéales pour recevoir, beaucoup de lumière naturelle et un sous-sol pouvant être transformé en logement pour héberger sa femme de ménage. Mais les propriétaires précédents avaient effectué des rénovations approximatives, et la cuisine mal conçue et vieillotte était séparée du reste de la maison. « Je pensais à l’origine qu’il suffirait d’enlever le mur entre la cuisine et la salle à manger et que je serais prête à emménager, mentionne Yolind. Je n’aime pas les salles à manger ou les salons formels – ils me semblent toujours en trop! » Son entrepreneur lui a recommandé Olivia Botrie de la firme torontoise Dart Studio. « Je savais qu’Olivia serait parfaite, dit Yolind. Elle est créative, souple et comprenait ma vision. Elle a donné vie à mes idées, quelque chose que j’étais bien incapable de faire moi-même. »
En fait, Yolind était à Singapour pendant les six mois qu’ont duré les rénovations. Les entrepreneurs ont entièrement reconfiguré la cuisine, reverni les planchers de bois et ajouté des éléments de mobilier sur mesure conçus pour faire écho à ses goûts de jet-setter. Ensuite, l’équipe de designer a passé quatre mois sur la décoration. L’histoire, l’âme et le cœur de Yolind prennent vie dans cette maison, décorée avec des souvenirs de voyage et de famille, dont des peintures qu’elle chérit et des porcelaines bleues et blanches qui lui viennent de sa grand-mère en Angleterre, des pièces de jade de la collection de son père, des encyclopédies et dictionnaires chinois vieux de 40 ans de son époque à l’Université Cambridge et bien sûr, des photographies de famille. « Je voulais une maison où ma famille serait à l’aise, et non pas d’un musée moderne – un lieu pour se détendre, recevoir des amis et fêter ensemble, dit Yolind. J’habite mes maisons, ce sont des lieux qui reflètent qui je suis. »
Déroulez vers le bas pour découvrir cette charmante demeure!

La murale de style aquarelle du vestibule représente des palmiers qui évoquent l’enfance de Yolind à Singapour.

Olivia (sur l’image) s’est assurée de créer un décor qui reflète le cœur, l’âme et la personnalité de sa cliente.

Olivia a fait tomber le mur séparant la cuisine de la salle à manger et fermé le passe-plat afin de créer un coin pour la banquette. « On peut être très nombreux sur cette banquette, qui invite aux repas interminables! » explique la designer. Les photos de famille encadrées ajoutent une touche personnelle.

Les tabourets recouverts de vinyle demandent peu d’entretien et sont parfaits pour les petits-enfants. Le lit de repos surplombe la cour et est l’endroit parfait pour un thé matinal. « Je me suis départie de beaucoup de choses quand j’ai déménagé et j’ai acheté du neuf, explique Yolind. Olivia m’a aidée à choisir des meubles intéressants pour me renouveler. »

Là où il y avait un mur, une péninsule de chêne blanc occupe maintenant l’espace pour délimiter la zone cuisine et servir de rangement et de surface de travail. « Ce n’est pas un grand espace, alors il fallait l’ouvrir et l’éclairer pour l’agencer avec le style de la maison », explique Olivia. Elle a fait monter les carreaux de marbre jusqu’au plafond et en a même recouvert la hotte pour donner une impression de volume.

Olivia a transformé un coin de la cuisine en bureau avec tablettes encastrées pour exposer la collection de dictionnaires chinois de Yolind.

Les petits-enfants de Yolind adorent construire des forts avec les coussins et le grand meuble modulaire du salon. « J’adore utiliser des meubles grand format plutôt que des petits fauteuils minuscules pour créer un endroit confortable et douillet », ajoute Olivia.

Jouxtant le foyer du salon, ces armoires faites sur mesure avec leur rotin tressé sont inspirées des meubles de la maison d’enfance de Yolind.

Décoré de coussins aux housses soyeuses et douces au toucher, le lit de repos du dressing de Yolind sert de lit d’appoint pour les petits-enfants.

« Yolind voulait des textures douces et une palette discrète pour créer une ambiance relaxante », mentionne Olivia.

Au cœur de cette palette neutre, le tapis coloré et les coussins agencés réchauffent la chambre principale.

L’armoire près du foyer camoufle efficacement l’équipement audiovisuel. Les rideaux opaques ont été installés en plus des stores pour un effet obscurcissant complet, idéal pour se remettre du décalage horaire.
Angus Fergusson
House & Home septembre 2021
Olivia Botrie, Dart Studio