Destin, karma, appelez-le comme vous voudrez, mais la providence et l’histoire familiale sont certainement intervenues pour attirer la designer Jaclyn Peters vers cette maison à rénover de Steinback, au Manitoba , qu’elle a finalement achetée avec son mari, Mark, en 2006. En effet, Jaclyn connaissait déjà cette maison angulaire de 2 050 pieds carrés en forme de bateau. Elle a été construite en 1971 par un officier de la marine appelé Tom Ladobruk qui, toute une coïncidence, était le cousin du grand-père de Jaclyn. Lorsque cette maison unique a été mise en vente, Jaclyn, alors enceinte de sa fille Avery, maintenant âgée de 15 ans, et accompagnée de sa fille Lauryn, alors âgée de 10 mois, n’a pas pu se retenir d’aller la visiter car elle et sa famille avaient besoin d’espace. « C’était comme si l’histoire s’était figée dans le temps, rien n’avait été changé depuis 1971, dit-elle. Mon mari m’a convaincue que cette maison était pour nous. »
Déroulez vers le bas pour voir comment Jaclyn a aménagé ce bungalow typique des années 1970!
Cette expérience a eu une énorme influence sur sa carrière. Certains considèrent souvent les rénovations comme une épreuve, mais Jacklyn, qui occupait alors un emploi en comptabilité, voyait le chaos, la cacophonie et les décisions stressantes comme un acte créatif très stimulant, ce qui l’a poussée vers le métier de designer (elle figurait sur la liste des designers à surveiller M&D de décembre 2020 ). « J’adore le processus, explique-t-elle. Pour moi, il est aussi gratifiant que le résultat final. »
Mark trouvait que la maison avait une bonne structure. Elle était baignée d’une belle lumière naturelle. Avec des fenêtres sur presque tous les murs extérieurs, ils avaient l’impression de vivre avec la nature.
À cette époque, ils étaient jeunes, certains diraient téméraires, prêts à se lancer dans leur premier projet de rénovation. Deux tumultueux mois plus tard, ils avaient vidé l’intérieur et installé de nouveaux planchers, supprimé un mur entre la cuisine et la salle à manger, remplacé toutes les fenêtres, aménagé une nouvelle cuisine et rénové une salle de bain.
Dans la salle à manger, Jaclyn a optimisé l’espace en installant une luxueuse banquette de cuir et une table sur mesure. Pour souligner la forme de proue de la maison, l’extérieur original en cèdre peint a été remplacé par un revêtement de cèdre teint qui monte jusqu’à la sous-face.
Le plancher en chevrons de chêne blanc évoque le luxe de l’époque mid-century, alors que les tons sombres de la cuisine, les tabourets qui rappellent les bars à cocktails et les comptoirs de stéatite injectent une touche sexy et inattendue à ce décor.
En 2020, soit 14 ans plus tard, la designer a eu envie de tout reprendre. Les goûts changent, les esprits évoluent et la pause pandémique a permis à Jaclyn de réfléchir à une maison mieux adaptée à ses enfants, maintenant plus âgés. « Nous aimons rester à la maison, alors il nous fallait une demeure chaleureuse et douillette, avec des textures superposées et douces, explique la designer. Nous avons donc tout refait : planchers, armoires, éclairage, plomberie – seul le plan de la maison est resté intouché. »
Comme la pierre est un élément très présent dans la maison, il y a peu de motifs au salon. La maison est baignée de lumière naturelle, alors Jaclyn a opté pour des luminaires minimalistes aux lignes simples, typiques des années 1970.
Dans toute la maison, la palette douce et apaisante est inspirée par le foyer de pierre taillée vieux d’un demi-siècle, que Jaclyn décrit comme le cœur et l’âme de la maison.
Bien entendu, la difficulté consistait à moderniser un bungalow des années 1970 sans effacer son histoire. Pour y arriver, elle a délibérément évité tous les meubles iconiques de l’époque, à l’exception du fauteuil Eames avec son pouf, et s’est attardée à des détails subtils qui rappellent la forme inusitée de la maison et font référence à son design mid-century – des fils conducteurs qui composent un look cohérent. Lauryn (à gauche) et Avery adorent s’installer au salon, devant le foyer.
Le papier peint fantaisiste et les œuvres encadrées transforment ce bureau-buanderie en un endroit amusant et fonctionnel.
Les lattes de cèdre et le chêne blanc du meuble-lavabo contrastent avec les comptoirs de stéatite dans cette salle de bain. Le plancher de mosaïque de marbre fait écho à la forme en V de la maison.
La chambre principale est dotée de tables de chevet sur mesure et d’une tête de lit enveloppante en toile et velours.
Le résultat final n’est sans doute pas à l’image de ce qu’aurait été la maison dans les années 1970, mais son décor est fait d’éléments nouveaux et anciens, contextualisés et combinés avec tact. « Notre maison est beaucoup plus accueillante et chaleureuse; nous n’avons plus envie d’en sortir! », s’exclame Jaclyn, bien installée dans le canapé du salon près du foyer. On peut dire que c’était sa destinée de vivre ici.