Décoration et design
Une villa phare des années 1920 renait dans un mélange de passé et de présent
Publié le 7 février 2020

Style cosmopolite
Depuis l’extérieur, la villa de Palm Beach, en Floride, que partagent Maxine Granovsky Gluskin et son mari, Ira Gluskin, est l’exemple parfait de l’opulence classique de cette enclave de bord de mer. Construite dans les années 1920 par le célèbre architecte américain Addison Mizner, la villa emblématique possède un style néo-méditerranéen qui a su préserver le glamour d’une époque où les Vanderbilt, les Rockefeller et les Astor affluaient dans la région pour se divertir au soleil. Toutefois, à l’intérieur la transformation, qui a duré presque deux ans, est un impressionnant mélange de restauration et d’audace contemporaine.
Ancienne présidente et actuelle présidente honoraire du conseil d’administration du Musée des beaux-arts de l’Ontario, Maxine a consulté cinq designers avant d’opter pour la firme new-yorkaise Haynes-Roberts, dont les associés connaissent bien les subtilités du style Palm Beach.
« Certaines pièces ont un caractère urbain, car nous sommes dans un endroit où tout exprime la sophistication et l’élégance, c’est l’ancien Palm Beach », déclarent les designers. Mais, il y a aussi le nouveau Palm Beach, avec des influences des années 1960 et 1970, en particulier dans l’éclairage, qui exprime à la fois caractère et modernité. « C’est ludique et chic, d’inspiration presque italienne », disent les designers.

La maison emblématique reflète le style caractéristique de l’architecte Addison Mizner, un mélange de styles vénitien, espagnol et méridional.

Maxine Granovsky Gluskin se tient sous un lustre Allegro Assai, qui apporte une touche contemporaine à la loggia.

Dans le hall d’entrée, les yeux sont attirés vers le jardin et vers la sculpture d’Ugo Rondinone sur le palier. Le lustre de Hans- Agne Jakobsson date des années 1950.

Dans l’entrée principale, une chaise Fornasetti fait de l’effet.

Les murs du bar sont peints en lilas, un choix plus romantique que le gris. « Quand nous recevons, nous nous installons souvent ici et nous y mangeons fréquemment », dit Maxine. Chaises

Le bar encadré de nickel apporte une touche raffinée dans un espace qui évoque l’insouciance des vacances.

Sous le plafond orné du salon, un agencement de meubles vintage, racés et ludiques offre une interprétation créative de l’ambiance Palm Beach.

Les sols en liège et en composite restaurés du salon procurent un fort impact graphique. « J’aime ces parquets, dit Maxine. D’origine, ils sont inédits et fascinants. » La console fait elle aussi beaucoup d’effet dans la pièce. « Le designer, Paul Evans, a souvent travaillé les métaux, ajoute-t-elle. Ses œuvres sont élégantes, même si elles peuvent parfois être brutes et même brutalistes. » Une œuvre de Wolfgang Tillmans définit l’espace tout en ajoutant une note de séduction.

La salle à manger dégage une impression de glamour épurée, où le mobilier rétro — dont les chaises Arflex années 1960 — acquiert un aspect moderne. L’office (au fond) est utilisé pour ranger les verres et le linge de maison.

« Quand j’ai vu cette œuvre, j’ai pensé à un ami proche récemment décédé, car nous aimions tous les deux l’artiste », dit Maxine. « Cette œuvre me fera toujours penser à lui ».

L’endroit préféré de Maxine dans la maison est la cuisine, à la fois luxueuse et discrète ; elle se distingue par son dosseret en carreaux blancs laiteux et son îlot surmonté d’une dalle en marbre Calacatta Gold poli de 6 cm d’épaisseur. « Je voulais une cuisine accueillante et très fonctionnelle, rappelant le modernisme du design suédois », souligne Maxine. « Nous mangeons souvent à la maison et j’adore ma cuisinière La Cornue. »

Le coin repas est orné d’une sculpture composée de cubes d’acrylique de Teresita Fernández et des célèbres table et chaises Saarinen.

Dans le salon du rez-de-chaussée, les tissus tactiles et les meubles vintage réimaginés dégagent un charme naturel.

L’escalier au bout du couloir mène à la tour où Maxine a aménagé son bureau et son espace de yoga.

Une douce nuance de vert sauge baigne la chambre à coucher de calme.

Le lustre et la commode de la chambre principale évoquent une élégance vintage.

Pour la salle de bain principale, Maxine souhaitait un espace serein et épuré.

Les dalles en pierre avec incrustations de terre cuite ancrent la loggia dans le passé.

Le petit déjeuner et le déjeuner sont servis à l’extérieur sur la terrasse.

Le nouvel aménagement paysager autour de la piscine évoque les photos de Slim Aaron.
Jessica Glynn
House & Home Octobre 2019
Haynes-Roberts par Addison Mizner