Décoration et design
Une maison de Knowlton au style de la Nouvelle-Angleterre
Auteur: Corinne Cécilia
Publié le 28 janvier 2020
Chic anglais
À Knowlton, le designer québécois d’adoption Luke Havekes crée un décor évoquant la Nouvelle-Angleterre.
La maison se situe dans un quartier résidentiel très pittoresque, appelé The Conference. C’est joli, car il y a beaucoup d’espace entre les maisons, beaucoup de grands arbres. C’est le quartier le plus prisé de Knowlton, car on est proches du village, du lac, des clubs de voile et de golf ; mais les propriétés sont assez grandes pour être assez isolées du voisinage.
Comme Knowlton est un village fondé par les loyalistes de l’Empire-Uni, c’est très anglophone, et l’architecture y est de style Nouvelle-Angleterre. Ainsi, le style de la maison sied à la région. Je viens ici au printemps et en été (j’y passe les fins de semaine et je travaille souvent chez moi), mais aussi en hiver, car Knowlton est très proche de six pentes skiables. En effet, c’est une destination de ski très populaire.
Parcourez la galerie à la découverte du style Nouvelle-Angleterre.
Je rêvais d’avoir une maison à Knowlton. J’étais acheteur et marchandiseur visuel pour Celadon Collection et, à l’époque, il y avait une salle d’exposition Celadon à Knowlton. Une fois par mois, je m’y rendais pour en modifier l’étalage, et j’aimais le village et l’ambiance en général. Je me disais que, quand je serais prêt, j’y achèterais une maison aussi ! Quand le moment est venu, j’ai visité cinq maisons un samedi avec un agent et voilà, j’ai acheté celle-ci !
Je voulais que la maison soit intemporelle et éclectique. J’ai décidé de dépenser intelligemment pour mes rénovations et de faire des choix osés mais durables afin que, dans 20 ans, même si je ne suis plus le propriétaire, les principaux investissements (cuisine, salles de bain, etc.) semblent encore frais et neufs, qu’ils résistent à l’épreuve du temps.
Pour l’intérieur, je me suis inspiré d’espaces conçus avec soin, afin de présenter ma grande collection d’objets artistiques et anciens. La cuisine est grande, on peut s’y tenir à cinq ou six personnes. La banquette incite à s’y détendre.
L’idée principale des rénovations était de créer un flux à l’étage principal, en ce qui concerne l’aménagement et l’espace ; c’était très important pour moi. Maintenant, le salon donne sur la salle à manger, qui donne sur une salle de détente.
Nombre de mes objets d’arts et anciens ont atterri à Knowlton et y semblaient parfaitement chez eux ; de plus, je n’avais pas à m’en débarrasser juste parce qu’ils ne convenaient plus à mon domicile citadin ! L’espace à Knowlton semble éclectique et agencé avec soin et la plupart des gens ont du mal à croire que je n’y vis que depuis deux ans.
J’ai adopté le Québec, je m’y sens chez moi. Tous les artisans, les produits faits à la main, les menuisiers, tout ce contexte qui y subsiste est très appréciable. Au sein de ma firme, Luke Havekes Design, nous faisons des meubles sur mesure uniques, et je travaille beaucoup avec des artisans québécois.
L’aménagement de l’étage principal a été complètement modifié. La cuisine a été relocalisée, d’un côté de la maison à l’autre, pour faire place à une vaste salle à manger et à une pièce de détente à concept ouvert. L’étage principal était une série de petites pièces disjointes. En repensant la fonction des pièces, cela a donné des espaces de vie bien plus grands et épurés.
La maison s’inspire beaucoup des décors de films de Wes Anderson : imaginez une ambiance entre The Royal Tenenbaums et Moonrise Kingdom. Les lampes, les fauteuils jaunes et le tapis sont des objets anciens.
Le décor comporte beaucoup d’objets vintage, comme la table de chevet, la lampe et les tableaux de la chambre d’amis.
Le couloir expose des objets anciens : coiffeuse, miroir et tableaux provenant d’un marché aux puces de Paris.
La rénovation complète a eu lieu sur deux ans, en deux phases. Elle a débuté en août 2016 et s’est terminée en été 2018. Je n’ai commencé à habiter la maison qu’en novembre 2016. Les salles de bain ont été finies en 2017 et le sous-sol au printemps 2018.
Photographe: Maxime Desbiens
Source: Maison et Demeure Mai 2019