Dans notre chronique, Dossier d’artiste, la conseillère en art Diana Hamm de WK ART, nous fait découvrir un artiste qui a attiré son attention.
L’artiste :Krista Louise Smith est une artiste établie à Brooklyn qui est originaire de l’Ontario. Elle peint et dessine depuis des années, mais il y a quelque temps, l’inflammation d’un nerf de son bras droit a donné lieu à une transformation complète de son œuvre. Alors qu’elle peignait auparavant des œuvres figuratives et hyperréalistes, elle a commencé à travailler avec la main gauche et ses traits de pinceaux sont devenus beaucoup plus flous. Ses dernières œuvres évoquent les désirs inconscients qui traversent notre réalité physique.
Krista s’est inspirée de Georgia O’Keeffe et d’Agnes Martin, ce qui transparaît dans son traitement de la couleur, ainsi que de James Turrell et de Doug Wheeler pour leur travail avec la lumière. Guidée par ces sources d’inspiration, son utilisation de la peinture pour rendre la lumière devient le sujet en lui-même.
L’œuvre : La dernière exposition de Krista, intitulée Sonnets of the Subconscious, a eu lieu à Carvalho Park, une galerie de Brooklyn. Son travail repose sur des ciels de nuages qui évoquent un peu un décor de barbe à papa. « J’ai passé beaucoup de temps à observer le ciel, mais les formes des nuages viennent de quelque chose qui est à l’intérieur de moi, explique Krista. Ils sont propres à mon expérience et s’éloignent un peu de leur forme naturelle. » Il y a une qualité éthérée à ces œuvres qui est à la fois ancrée dans la réalité (ou du moins la figuration), mais aussi tout à fait surnaturelle. Krista espère que ces œuvres permettent à celui qui les regarde de s’échapper, et je crois qu’elle atteint cet objectif avec brio.
La palette de chaque œuvre est minutieusement choisie avant même qu’elle ne commence à peindre, mais au-delà de cette réflexion, elle laisse sa main peindre librement la scène, comme elle la ressent. Elle utilise diverses techniques, ce qui donne à ses œuvres un aspect plus texturé et complexe. « Le travail est planifié d’avance, jusque dans la composition générale et les couleurs employées, explique Krista, mais une fois le processus enclenché, tout peut arriver car je laisse mes pigments ouverts, soit l’acrylique et ensuite la peinture à l’huile, en utilisant de l’eau ou des diluants. Les textures se mélangent et l’épaisseur de ma peinture devient plus difficile à contrôler, ce que je trouve stimulant. Je peux voir où me mène la peinture : c’est un équilibre entre le contrôle et la liberté que j’accorde à mon médium. »
Auteur: Diana Hamm. Traduit par Marie-Catherine Gagné.