Célébrités
17 février 2017
La maison du joueur de hockey canadien Jason Arnott

Un joueur de hockey professionnel doit créer son foyer là où le sport l’entraîne et être prêt à déménager aussi vite qu’il file sur ses patins. Repêché à 19 ans par les Oilers d’Edmonton, Jason Arnott — choisi deux fois pour le Match des étoiles de la LNH — a joué pour les équipes du New Jersey, de Dallas, Washington, D.C., Nashville et St. Louis. À sa retraite, en 2013, Jason est devenu recruteur de la LNH pour les Blues de St. Louis et, avec son épouse, Dina, il a quitté New York pour s’installer à Dallas avec leurs enfants, Chase et Lola. Les deux expatriés canadiens ont arrêté leur choix sur un terrain d’environ un demi-hectare dans le quartier huppé de Highland Park. La maison existante a été démolie pour faire place à une nouvelle construction de 750 m2 conçue par Stocker Hoesterey Montenegro, une firme d’architecte locale primée. Le couple a fait appel à Michelle Lloyd Bermann et Christine Ralphs, de l’entreprise torontoise Lloyd Ralphs Design, pour concrétiser leur vision. « Notre style, ce sont les intérieurs simples et épurés, explique Christine. Chaque pièce de la maison a une ambiance différente. Que ce soit le bois cérusé du plafond de la chambre, les murs foncés de la salle à manger ou le lambris gris-noir du bureau de Jason, chaque pièce a sa propre personnalité. » Voyez le résultat en photos.

Même si la maison est quasi neuve, le jardin est déjà bien fourni. Des massifs de rosiers et des plantes grimpantes bordés de haies de buis taillées au cordeau adoucissent l’extérieur sobre en stuc. La demeure se distingue par ses portes et ses fenêtres noires pleines hauteur, la fluidité entre l’intérieur et l’extérieur, et un plancher à motif de chevrons de style européen. Dina, une collectionneuse d’art passionnée, voulait que l’architecture de la maison rappelle une galerie d’art, et elle savait que la prédilection des designers pour les finis épurés et les couleurs pâles contribuerait à souligner les œuvres.

Jason et Dina dans le vestibule avec Chase, 12 ans, joueur de basketball de niveau élite, et Lola, 6 ans, redoutable sur un terrain de soccer ou de crosse, selon Jason.

Dans le salon de Jason et Dina Arnott, deux fauteuils italiens vintage flanquent une œuvre de Frank Stella. C’est le bien le plus précieux de Dina (pour Jason, c’est sa bague de la Coupe Stanley). Le couple a fait insérer une machine à glaçons dans la console Arcadia (droite) de Lawson-Fenning pour la transformer en bar.

Dina décrit le look de la maison « comme celui d’une vedette rock… avec une famille. Un domaine anglais de style Mick Jagger avec des jardins luxuriants, papier peint floral et art contemporain. »

Dina a participé au choix de la teinture grise fabriquée sur mesure pour le plancher à chevrons. Conjugué aux portes et aux fenêtres en fer épurées, il donne un caractère européen à la maison. Le plafond en chêne blanc et les meubles en cuir vintage confèrent un style masculin au bureau de Jason. L’œuvre de l’artiste de rue londonien Ben Eine fait référence au leadership de Jason lorsqu’il était dans la LNH.

Deux fenêtres cintrées encadrent la cheminée et le tableau de Terrell James, renforçant la belle symétrie du salon. Les immenses canapés peuvent accueillir de nombreux athlètes. « Lorsque je reçois, j’utilise mes verres en cristal et mes serviettes monogrammées, même si je suis en jean. J’adore recevoir avec chic dans une ambiance décontractée. Les amis de Jason ont baptisé notre maison Club 44, le numéro de son chandail. Ce dont je suis le plus fière, c’est que les gens aiment venir chez nous. »

De grandes dalles de marbre Statuario Venato et un saisissant portrait signé Thomas Saliot (avant-plan) créent une forte impression dans le vestibule. La rampe en fer fabriquée sur mesure fait écho aux lignes rectangulaires des fenêtres.

Dans la cuisine, le luxueux dosseret en marbre blanc de l’Himalaya contraste avec la hotte noire. Autre élément spectaculaire de la maison, la cuisinière noire La Cornue, à laquelle Dina tenait absolument. Mais vous ne la verrez jamais s’affairer autour chaussée de ses Jimmy Choo. « J’aime son look, mais je n’ai jamais fait cuire quoi que ce soit ici. Mes amies me demandent si je range mes chaussures dans la cuisinière, dit-elle en riant. Je peux préparer un fabuleux cocktail, mais cette cuisine sert surtout aux repas sur le pouce. Je ne suis pas un cordon-bleu, mais une excellente hôtesse. » Le couple fait appel à un chef lorsque les invités sont nombreux autour de la table, qu’il s’agisse d’hommes d’affaires, d’athlètes professionnels, de chanteurs country, de ballerines ou d’artistes.

Les designers Michelle Lloyd Bermann et Christine Ralphs ont ajouté des accents de laiton aux armoires noires afin qu’elles s’harmonisent à la cuisinière La Cornue. Un immense îlot dans lequel l’évier est encastré dissimule les électroménagers.

Situé face à la piscine, cet espace couvert en plein air (et équipé de moustiquaires rétractables et motorisées) est le repaire de Jason pour suivre les matchs ou regarder des séquences de hockey lorsqu’il fait du dépistage pour les Blues de St. Louis. Jason préfère recevoir dans le salon extérieur donnant sur la piscine. « J’aime être dehors. Le lambris des murs et du plafond en fait un espace masculin et décontracté. »

Dans le boudoir de Dina, l’élégant modèle Gracie, peint à main, rappelle la popularité du papier peint dans le sud des États- Unis. Encastré dans la fenêtre, le meuble-lavabo autoportant offre un éclairage optimal pour le maquillage. Dina range ses articles de toilette dans l’armoire de droite, son « mini Sephora ».

Dans la chambre de Lola, un imprimé classique a été préféré aux « arcs-en-ciel peints » que voulait la fillette. « Elle a choisi la couleur parmi 15 échantillons », indique Dina.

Dans la salle de bain de Lola, le rose pâle des murs adoucit le carrelage en marbre gris. La fenêtre ronde semble sortie d’un conte de fées.

La table ébène est une œuvre au même titre que le tableau. « L’art définit une maison, et ce n’est pas forcément coûteux », affirme Dina.

La pelouse entoure la bordure de la piscine d’eau salée.

Dans la salle à manger, le mur foncé crée de l’intimité, tandis que le lustre italien vintage et les fauteuils en cuir apportent une touche de luxe.

Dans la chambre à coucher principale, le lustre flotte tel un flocon de neige sous le plafond en cyprès céruse. Dans la maison, une attention presque aussi grande qu’aux œuvres d’art a été accordée à l’éclairage. Michelle et Christine, les designers, ont réussi à trouver des pièces vintage qui brillent comme des joyaux sur le plafond voûté en bois cérusé de la chambre principale. « Un bel éclairage est extrêmement coûteux ; presque autant que des œuvres d’art. Il faut investir dans la pièce qui fera toute la différence, conseille Dina. C’est financièrement un peu difficile pour les jeunes, mais ce sont des choses qu’on garde toute sa vie. Lorsque nous déménageons, nous laissons parfois des meubles, mais les œuvres d’art et les luminaires nous suivent toujours. »
James Schroder
Maison & Demeure novembre 2016