Si, à l’écran, Kim Cattrall incarne l’audacieuse Samantha de Sexe à New York, dans la vie, l’actrice trouve son bonheur dans un environnement paisible qui la ramène à ses origines. Kim est née à Liverpool, mais a grandi sur l’île de Vancouver, à environ 40 minutes de cette maison. En achetant la propriété, elle a en quelque sorte bouclé la boucle. Venant d’une famille modeste, elle se souvient avec nostalgie de ses promenades sur la plage, des forts construits avec du bois de grève et des coquillages qu’elle collectionnait. À 16 ans, elle s’est installée à New York, menant la vie nomade d’une artiste. Pendant longtemps, elle n’aurait su dire où elle était chez elle. Acheter la maison lui a enfin permis de s’enraciner quelque part. Elle possède toujours un appartement à Manhattan et une maison dans les Hamptons, mais cette demeure-ci appartient davantage à sa vie privée. Si Kim a le don d’attirer les projecteurs sur elle dans sa vie professionnelle, ici, c’est le paysage qui vole la vedette. « Je tenais à ce que la maison se fonde dans le paysage, en union avec la nature », explique-t-elle. Elle a commencé par repeindre l’extérieur et l’intérieur. À l’extérieur, un gris anthracite a remplacé le blanc éclatant d’origine. À l’intérieur, elle a peint les murs d’un blanc chaud et retiré les éléments décoratifs pour faire de la place aux œuvres d’art. Elle a également remplacé les planchers et installé des portes sur mesure permettant de mettre en valeur les plus beaux atouts de la maison : ses vues imprenables, son mur de pierre et ses poutres en sapin Douglas. Voyez sa résidence sereine en photos.
Majestueux est le premier mot qui vient à Kim Cattrall pour décrire le Nord-Ouest pacifique. « C’est majestueux et magique », dit- elle du paysage, encadré par les montagnes, l’océan balayé par le vent et une enchanteresse forêt de sapins Douglas et de cèdres rouges. C’est en partie ce qui l’a séduite de l’île de Vancouver et ce qui l’a convaincue de s’y établir. Dans la photo, Kim rend hommage au cinéaste Federico Fellini sur la plage près de sa résidence de l’île de Vancouver.
Produits: Vêtements, Dennis Merotto.
« Une belle maison et une vue magnifique, c’est fantastique, mais il faut pouvoir partager cette chance, dit Kim. Recevoir est un vrai plaisir.» En photo ici, le pavillon des visiteurs, lui aussi avec vue sur la mer, offre de l’intimité aux invités.
Ponctué d’éclats de rouge, le salon de Kim est accueillant et décontracté. Elle a pris elle-même les photographies au-dessus du canapé lors d’un récent voyage à Alert Bay. Cornelius, la tête d’orignal trouvée dans la boutique torontoise The Door Store, surplombe la pièce. « La fourrure de son museau s’amincissait à force d’être touchée, et je me suis dit que cette noble tête avait besoin d’un foyer ! Je souris chaque fois que je le regarde. »
Produits: Tables, Brent Comber ; tapis Paulig, Y&Co. ; coussins motifs cachemire par Gluckstein Home, La Baie d’Hudson ; bol en laiton, Nineteen Ten Home Boutique.
L’abondance d’espace l’a rebutée lorsqu’elle a visité la maison. « Je la trouvais trop grande », explique celle qui aime aujourd’hui son côté à la fois classique et charmant. « Je suis célibataire, dit-elle en faisant une pause. Je ne voulais pas avoir l’impression d’errer seule dans une vaste maison. » Autre désagrément : la demeure était encombrée de meubles
et peinte en vert et chocolat. Puis Kim est entrée dans ce qu’elle appelle le « nid d’aigle », un espace surélevé avec deux fauteuils face à l’océan. « Il y avait une multitude d’otaries qui allaient et venaient. Des bateaux pour la pêche aux huîtres. Des loutres et des phoques, des hérons, des faucons et des aigles magnifiques. Alors, je suis restée assise là. » Elle soupire de contentement. « C’est vraiment unique. » Dans le « nid d’aigle », la palette neutre met le panorama en valeur. Kim y savoure sa première tasse de thé le matin en compagnie des otaries. « On a l’impression d’entendre aboyer 600 chiens », dit-elle.
Produits: Couverture rayée, La Baie d’Hudson.
La nature sauvage entourant la propriété est ce que la comédienne aime le plus. Elle a baptisé cet enchevêtrement de branches « Le Dragon » parce qu’il semble avoir une tête et des ailes.
Dans le coin-repas, la sobriété des meubles en bois naturel aux lignes simples convient au décor rustique. J’adore cuisiner et j’achète toujours des produits locaux et biologiques, qui sont en abondance sur l’île de Vancouver. « Je suis un cordon-bleu et je n’ai peur de rien », dit-elle avec candeur.
Produits: Fauteuils, Dcovia ; table, Moe’s Home.
Pour la décoration, elle a acheté des œuvres d’art des Premières Nations dans une réserve des environs parce que les pièces sont « majestueuses et puissantes ». Kim dégage elle-même une sorte de majesté, l’assurance de ceux qui se connaissent parfaitement et qui sont bien dans leur peau. Un trait de caractère qu’elle a d’ailleurs donné à Samantha Jones, son célèbre personnage de séductrice dans Sexe à New York. « Avant d’acheter cette maison, j’ai surtout vécu dans des espaces restreints. Mais je suis grande, bien charpentée, du genre athlétique. J’aime avoir de la place », dit-elle. On détecte même une certaine grandeur dans sa façon de parler. En photo, le masque de Dwayne Simeon.
Produits: Masque, Spirits of the West Coast Native Art Gallery.
Kim a trouvé une grande partie des œuvres autochtones dans une réserve de la vallée de Comox. « Je voulais le plus d’œuvres possible de designers et d’artistes canadiens, que ce soient les portes faites par un artisan de Victoria, les artistes des Premières Nations ou les accents locaux », dit- elle à propos du décor.
Produits: Aigle, bol, I-Hos Gallery.
Les œuvres d’art — ses propres photos ainsi que des sculptures, des paniers et des objets tissés des Premières Nations — contribuent aussi à donner de la personnalité au lieu. Au mur, la couverture de Reynolds Collins, comme le masque de Dwayne Simeon et le buste d’aigle debout par Albert Robertson, dynamisent l’espace et témoignent de l’attachement de Kim pour la région.
Produits: Banc en bois, Brent Comber ; couverture, Squamish Lil’wat Cultural Centre.
L’idée du tipi lui est venue naturellement : « Je pensais que ce serait très amusant ! Je ne suis pas férue de camping, enfin pas trop », admet-elle. Mais elle aimait l’idée d’un endroit pour se détendre et méditer. Après quelques recherches sur Internet, son choix s’est arrêté sur un tipi. « C’est original. Jamais je ne voudrais renier mon côté féminin. J’aime cette partie de moi. Je crois que perdre son temps n’est pas une perte de temps. On a le droit de faire quelque chose simplement pour le plaisir », affirme-t-elle avec la détermination qui la caractérise. Fait de perches recouvertes d’une toile, le tipi peut accueillir quatre personnes, et est à la fois un lieu de détente et une pièce sculpturale. L’hiver, Kim enlève la toile et laisse tel quel le faisceau de perches.
Produits: Foyer au propane, Canadian Tire ; tipi, Arrow Tipi.
Jetés en fourrure, couvertures rustiques et paniers tissés à la main apportent chaleur et texture à la chambre. Des coussins kilim vintage injectent de la couleur, tandis qu’un coffre ancien offre du rangement au pied du lit.
Produits: Couverture et coussins en fourrure de coyote, La Baie d’Hudson ; coffre, At Home West Vancouver ; plateau tissé (sur le coffre), Christina Cox, I-Hos Gallery.
Auteur: Olivia Stren
Photographe: Janis Nicolay
Source: Maison & Demeure novembre 2016