Décoration et design
Invitez la nature dans votre chalet
Publié le 3 mars 2017
Certains designs naissent d’un meuble, d’un style ou d’une palette de couleurs. Des arbres sont à l’origine du chalet de Sylvie Gosselin, copropriétaire de la boutique de vêtements montréalaise Poème. Avec son mari, Robert, elle désirait ardemment trouver un refuge pour fuir la ville et pouvoir accueillir famille et amis. Après avoir visité plusieurs maisons sans intérêt, le couple a fait appel à l’architecte Eric Tremblay et au designer Mario Januario, qui avaient rénové leur appartement de Montréal. Eric a emmené le couple voir un terrain au bord du lac Gate, à Harrington, dans les Laurentides : tous les trois ont eu un coup de coeur pour les cèdres et la vue sur le lac… c’est ainsi qu’est née cette demeure. Voyez comment ils ont su tirer parti des superbes paysages !
Quelle aire ouverte rafraîchissante ! L’escalier sépare les pièces, mais la balustrade en verre et les lattes d’épicéa peintes ne limitent pas le regard. « Les différents espaces communiquent », dit l’architecte Eric Tremblay. Les fauteuils rétro sont aussi beaux vus de la cuisine que du salon, et leur vert tendre apporte une touche de fraîcheur.
Un lambris de cèdre foncé part de la cheminée et surplombe le salon, créant comme un écrin, un espace bien délimité pour se relaxer et admirer le boisé de cèdres derrière la baie vitrée qui fait face au canapé.
Le salon et la salle à manger ont été installés à l’endroit précis où Sylvie et Robert ont eu le coup de foudre pour la propriété. Avec ses nuances de vert éclatant et de gris bambou, la pierre entourant la cheminée ressemble à de l’eau ondoyante, où se reflètent la verdure et les pierres environnantes. En dessous, les bûches sont astucieusement entreposées dans un casier intégré.
Dans la salle à manger, les trois baies vitrées ouvrent la vue sur l’extérieur et protègent de la pluie ou des insectes. « C’est difficile de manger dehors dans les Laurentides, car il y a beaucoup d’insectes, surtout au début de l’été », explique Sylvie. Elle prend de nombreux repas dans cette pièce avec son mari, et la grande table rustique et les causeuses leur permettent aussi d’accueillir de nombreux convives.
Dans le hall, une immense baie vitrée offre une vue imprenable sur le lac. Comme l’entrée se trouve à l’étage supérieur, les invités descendent un
escalier sans contremarches pour atteindre les pièces principales, en
suivant la courbe du terrain. Le lambris vertical de l’entrée en forme de
cube rappelle les arbres, tandis qu’un ensemble de tubes lumineux
allongés accentuent la hauteur de plafond.
Le comptoir de l’îlot en granit Costa Esmeralda rappelle l’élément en L du
plafond du salon et ajoute une touche de couleur. Les tabourets pivotants d’Arteriors, dénichés par Mario Januario chez Ambienti Design, apportent une note industrielle qui tranche avec la pierre et les armoires lisses.
Bien que la chambre principale soit reliée à l’extérieur par une baie vitrée, l’intimité est préservée à l’intérieur grâce à la grande alcôve en lin autour du lit.
Lorsqu’ils ont dessiné et aménagé la maison, non seulement Eric et Mario ont intégré les arbres du terrain, grâce aux panneaux de bois qui enveloppent intérieur et extérieur, mais ils se sont inspirés du paysage alentour.
« Dans une aussi grande maison, le défi était de rester minimaliste et proche de la nature », explique Eric. Pour l’extérieur, il s’est cantonné à trois matériaux : l’acier fini zinc des toitures enveloppant la façade, la pierre naturelle et les panneaux de bois transformé que l’on retrouve également dans la maison. Les carreaux d’ardoise du portique extérieur se prolongent à l’intérieur.
Sur la terrasse placée à l’abri des regards, le parapet en verre et le mobilier d’extérieur bas et épuré laissent toute la place à la vue sur le lac.
On retrouve la roche de soutènement sur la terrasse de pierre et les sols en béton lisse.
Un joli ponton en bois permet d’amarrer le canoë sur lequel on peut embarquer pour jouer au trappeur. C’est la saison des balades sur l’eau où l’on peut, en plus de faire un peu d’exercice, se relaxer au frais ou pêcher tranquillement au milieu du grand lac. « Au départ, nous étions dubitatifs, car nous adorons la ville, dit Sylvie. Finalement, on vient ici dès que possible ! On fait du kayak, du canoë, de la photo, on passe du temps sur le ponton, on organise des barbecues et on s’installe auprès du feu. On adore! »
Angus McRitchie
Maison & Demeure mai 2015