Décoration et design
Visitez une charmante maison de 230 ans remise au goût du jour
Publié le 18 mars 2021

Tommy Smythe a connu une grosse année! Non seulement le designer a eu 50 ans l’été dernier, mais il a lancé une firme de design, TOM, avec des collègues qui ont travaillé chez Sarah Richardson Design, Lindsay Mens Craig et Kate Stuart. « Je me suis toujours demandé comment je me débrouillerais seul, explique Tommy, qui a passé 19 ans en compagnie de Sarah pour animer des émissions de télévision et gérer des projets de design. Je voulais essayer un nouveau concept où je rassemble une équipe de designers, de gestionnaires de projet et de techniciens afin qu’ils apportent leurs compétences particulières à chaque projet, formant ainsi une équipe parfaite formée en fonction des caractéristiques de chaque client. »
Ils ont testé ce concept lors d’un projet de rénovation d’une maison datant des années 1790 à Charleston, en Caroline du Sud – leur dernier projet chez Sarah Richardson Design avant le lancement de TOM. La vision du projet? Faire disparaître toutes les commodités modernes et souligner le caractère historique de la maison. Il fallait donc trouver des entrepreneurs locaux et des artisans capables de recréer les miroirs à l’ancienne, de bâtir un nouveau manteau de cheminée en bois pour imiter l’original et de cacher les conduites d’air conditionné dans le corps de la cheminée.
Au sein de l’équipe sur place, Lindsay raconte que Tommy était souvent qualifié de « Maestro ». « Tommy et moi avons une relation de travail très spéciale, et Charleston est l’incarnation même du charme du sud des États-Unis. Je suis tombée en amour avec l’architecture de ce coin de pays, avec les gens et avec le dévouement des artisans : c’était tout simplement parfait », explique-t-elle. « Notre objectif était de préparer cette maison pour les 200 prochaines années », ajoute Tommy.
Déroulez vers le bas pour visiter cette maison historique qui connaît un second souffle!

Selon Tommy, la maison de 3 500 pi ca a été rénovée dans les années 1930, et à nouveau dans les années 1980. Mais les clients voulaient rapprocher la maison de ses véritables origines, alors Tommy et Lindsay sont revenus aux racines de la ville, ils ont visité des musées locaux pour trouver l’inspiration et comprendre l’essence même de Charleston. Ils ont proposé une combinaison d’aigue-marine, de marbre gris et de tendre lilas pour refléter le patrimoine portuaire de la ville.

La commode en demi-lune faite d’acajou mis à nu est bien placée dans l’entrée. C’est là qu’on y dépose clés et courrier.

La maison était meublée d’objets qui semblaient avoir été collectionnés sur une période de plus de 50 ans. Les clients ne voulaient pas avoir l’impression de vivre dans une capsule temporelle et ont donc instauré une règle simple : pas de meubles marrons, ni chandeliers de cristal! « Ils cherchaient une ambiance plus légère et plus claire, mentionne Tommy. Les meubles sont soit peints, soit fabriqués dans un bois clair qui se prête mieux à la vie de tous les jours. » Les lanternes noires, signature de Tommy Smythe, font contrepoint dans ce décor aux couleurs pâles.

Les propriétaires s’installent souvent autour de la table de style gustavien pour travailler. Les chaises sont une trouvaille locale, que l’on a blanchies pour les mettre au goût du jour. Les jarres anciennes viennent équilibrer la lanterne imposante. Pour trouver des antiquités, il ne suffit pas de s’arrêter à un seul endroit. « Nous avons trouvé pas mal d’objets dans les boutiques de consignation de Charleston, mentionne Tommy. Certains de ces commerçants sont parmi les meilleurs aux États-Unis. » Mais il a également fait les boutiques de Savannah et d’Atlanta, et visité de nombreux antiquaires qui se sont installés à Stamford, au Connecticut, fuyant la hausse des loyers à New York.

« Nous n’avons pas recréé la cuisine des années 1790, mais une cuisine qui rappelle le début du siècle dernier, avec des matériaux qui étaient courants à cette époque, comme les planchers de brique et les panneaux de bois », explique Tommy. Le panneau en miroir au mercure du réfrigérateur, fait sur mesure, a l’allure d’une véritable antiquité, tout comme la quincaillerie vintage. « La poignée du frigo est une ancienne poignée de porte – provenant sans doute d’une banque – et n’est pas typique d’un électroménager », ajoute-t-il.

Le foyer original a été repeint en noir pour s’agencer à l’îlot couleur d’ébène.

Le plan original de la maison a été conservé, mais on a jugé bon d’ouvrir certains espaces. La salle à manger originale a été fusionnée à la cuisine pour créer un charmant coin-dînette avec banquette. « Dans les années 1790, la cuisine n’était peut-être pas à l’intérieur de la maison, en raison du risque d’incendie », mentionne Tommy.

« Les motifs floraux peuvent paraître imposants, ajoute Tommy, au sujet du coin boudoir de la chambre principale. Il faut des éléments architecturaux très typés, comme les moulures et le papier peint à rayures, pour éviter que les fleurs ne dominent l’ensemble. » Les garde-robes sont camouflées derrière les portes cachées, de chaque côté du foyer.

L’applique italienne à feuilles d’olivier est jumelée à une armoire de style gustavien dans la chambre principale, pour une touche d’éclectisme.

Dans un climat tropical comme celui de Charleston, le marbre est un choix frais pour la salle de bain attenante à la chambre. Les robinets traditionnels ont l’air véridique, tout comme le mobilier. « J’adore les vieilles maisons qui sont aussi commodes que les nouvelles, mais le défi est de taille pour n’importe quel constructeur, explique Tommy. Il a fallu avancer les murs, rehausser les plafonds ou les rabaisser, et utiliser les cavités des planchers et l’espace au grenier pour cacher tout l’équipement, en veillant également à bien camoufler les tuyaux et conduites. »

Les coussins décoratifs ikat et la literie à gros motifs produisent un effet étonnant dans cette chambre d’ami.

« À chaque pièce son miroir, mentionne Tommy, au sujet de ce miroir à cadre doré dans la salle de bain des invités. Les miroirs reflètent la lumière et apportent une touche de luxe festif à n’importe quel décor. »

« Ceux deux lits jumeaux ressemblent aux robes de fillettes modèles », explique Tommy au sujet du mobilier de cette chambre d’amis, pensée en fonction des enfants.
Patrick Biller
House & Home, novembre 2020
Tommy Smythe & Lindsay Mens Craig, Sarah Richardson Design