Intérieurs
7 mars 2017
Photos : marier l’antique et le moderne
Parfois, ce sont les vieilles choses qui nous séduisent. Le crépitement d’un feu de bois, les bruns profonds propres aux planchers anciens, parfaitement polis par des décennies de pas en chaussettes, ou un médaillon de plafond en plâtre délicat fait à la main il y a 100 ans. Allison Willson, rénovatrice aguerrie, savait que les grandes rénovations de sa nouvelle demeure (planchers, plan des sols, systèmes de ventilation et de chauffage) l’obligeraient à dire adieu à de magnifiques éléments d’origine, comme les plafonds à gorge ou les radiateurs en fonte. Ayant eu le coup de foudre pour le charme vénérable de cette maison, elle tenait toutefois à préserver son caractère. « C’est pour ça qu’on est tombés amoureux de cette maison : j’adore l’architecture ancienne », dit Allison, parlant de sa maison de 280 m2 du centre-ville de Toronto, achetée il y a trois ans avec son mari, Tony Willson. Au bout d’un an, ayant découvert qu’ils allaient avoir un enfant (Oliver a maintenant 18 mois), le couple a décidé que des rénovations plus conséquentes que celles qui étaient initialement prévues s’imposaient. Voyez comment l’habileté d’Allison à marier antiquités édouardiennes et touches modernes, comme des motifs géométriques et des accents originaux, a permis de créer ce résultat séduisant.
Le grand canapé confortable installé face à la cheminée et aux murs en jute sable fait du salon du premier étage un refuge idéal pour les propriétaires, Allison et Tony Willson, et leur fils de 18 mois, Oliver. Le tableau graphique et les accents nautiques (stores rayés et tapis dhurrie) éclairent et modernisent le décor.
Designer senior chez Sarah Richardson Design, Allison Wilson crée des compositions spectaculaires qui mêlent les styles et les époques, comme dans cette salle à manger. « J’adore mettre de l’ancien partout, mais je ne dois pas en abuser, sinon j’ai l’impression de me retrouver chez ma grand-mère. C’est un équilibre à trouver », souligne Allison en parlant de son style néo-classique.
Dans le séjour, un lustre en verre de Murano ancien diffuse une lumière douce au-dessus du tapis ultra-traditionnel Heriz dans des teintes de rouge profond, de rose et de gris. Pour actualiser le décor, Allison a ajouté deux chaises épurées, simplement tapissées de gris, qui forment un joli contraste avec le motif chargé du tapis. Ce tapis traditionnel Heriz, très chargé, réveille les tons gris et ivoire, frais et nets. Aux éclairages encastrés Allison a préféré des lampes de table et des suspensions, créant une superposition d’effets lumineux. Ne trouvant pas ce qu’elle souhaitait au-dessus de la cheminée afin de ne pas surcharger la pièce, elle a elle-même peint une toile. Les bibelots en galuchat, os, coquillage et pierre, installés sur les étagères aérées, ajoutent de la profondeur.
Et une fois l’essentiel des rénovations complété, des cimaises et des boiseries ont été ajoutées dans la salle à manger, des médaillons de plafond sculptés et installés partout, chaque détail architectural participant à la création d’un véritable havre de paix empreint d’histoire. Dans la salle à manger, un lustre en cristal produit un heureux contraste avec la grande table contemporaine en noyer. Des chaises vintage tapissées de lin gris épais côtoient une banquette recouverte de cuir facile à nettoyer. Les teintes marine des coussins et du tapis persan surteint colorent l’ensemble et les stores au motif zébré apportent une note moderne.
Allison voulait qu’un élément unifie la cuisine, électroménagers inclus. Sa
solution : une hotte en inox majestueuse, bordée de cuivre. L’îlot est ancré par deux énormes luminaires en laiton qui créent une ambiance nautique-industrielle originale, et le gris pâle des armoires fait de cette cuisine un endroit convivial. Il fallait également s’assurer que la maison soit assez confortable et résistante pour la jeune famille d’Allison : « Mon souci majeur étant le côté pratique, je ne voulais rien de précieux ou d’austère. » Pour les armoires de cuisine, elle a donc préféré au blanc un gris masquant les traces de doigts, et des touches de papier peint ont été judicieusement insérées là où les éléments architecturaux manquaient. « Vu le nombre de murs à décorer, on a parfois opté pour du papier peint ou du jute au lieu de tableaux. »
« On a acheté la maison en pensant qu’il faudrait simplement refaire la cuisine et moderniser les salles de bain. Finalement, on s’est retrouvés à décaper l’étage principal et à refaire entièrement les deux salles de bain, dit Allison. Malgré tout, je voulais garder un équilibre entre neuf et ancien, entre lignes épurées et détails originaux. »
Les superpositions sur le lit dégagent un sentiment de sérénité, et le jeté en fausse fourrure ajoute une touche hivernale glamour.
Dans la salle de bain principale, Allison a préféré au meublelavabo habituel une commode classique surmontée d’un comptoir en Caesarstone. Le chaleureux métal poli donne aux accessoires un cachet ancien.
Le singulier papier peint zébré choisi pour le bas des murs de la chambre d’Oliver est un choix ludique et pratique. Des tons neutres et doux ont été privilégiés pour le reste (sauf l’immense tapis à chevrons). Des étagères fixées au mur éloignent les trésors fragiles des petites mains.
Côté déco, on a mixé éléments vintage et meubles raffinés, pour un classique revisité et rajeuni.
Stacey Brandford
Maison & Demeure février 2016
Allison Willson