3 août 2010
Photos : glamour rustique

Pièces originales et mobilier d’époque repeint en blanc occupent les trois étages de cette maison Collins SImpson Garland située au centre-ville de Montréal. Les propriétaires, amateurs d’art et fouineurs invétérés depuis toujours, n’ont fait appel à aucun designer pour la décorer. « Pour nous, c’est instinctif et très ludique, dit la propriétaire. Il ne faut surtout pas se prendre au sérieux et, si on rate son coup, ce n’est pas grave. On n’a, a priori, aucune règle esthétique. S’il y a une constante à noter, c’est de mélanger l’ancien avec le contemporain. »

Art moderne et lustre ancien, planchers d’origine (teints en un riche ton expresso) et murs d’un blanc crémeux, fauteuil Jacobsen rouge vif et secrétaire d’époque reconverti en table d’entrée : on joue sur les contrastes, mais de façon intuitive, le lieu est majestueux, mais sans ostentation, le fonctionnel et l’esthétique se répondent naturellement.

Cette salle à manger, dotée d’une petite cuisine de préparation, est d’une blancheur sereine qui donne la vedette aux invités plutôt qu’au décor. Peints de blanc, une grande table de couvent et un comptoir de mercerie forment l’essentiel du mobilier. Seule coquetterie, la suspension faite maison avec des pampilles, des photophores, des petits bougeoirs en verre et des plumes. Un clin d’oeil créatif de la maîtresse des lieux.

Ce salon bibliothèque, avec ses murs bruts anthracite, son canapé du même rouge vif que celui du Keith Haring au-dessus de la cheminée et ses murs couverts de livres, est tout à la fois confortable, théâtral et d’une suprême élégance.

Planchers surbaissés pour gagner en hauteur, béton coulé puis peint à l’époxy, plafonds refaits, table de couvent et chaises de bureau repeintes, grand buffet aux portes de vitraux anciens, suspensions chinées : tout a été repensé dans un esprit campagne actualisé.

Canapé Marshmallow, appliques Maurer, chaises Jacobsen et Wanders, table et lampes Noguchi : ce salon pourrait ressembler à une exposition d’icônes du design moderne. Il n’en est rien, tant les choix sont éclairés, assumés, avec le plaisir pour seule ligne directrice. Plutôt qu’un grand canapé, les propriétaires ont choisi des sièges individuels qu’ils peuvent déplacer selon leurs besoins. Une table ancienne, provenant d’Inde, une fresque chamarrée de Carlito et une croix du Mexique viennent briser le rhytme et tonifier l’ensemble.

Cette chambre possède un style et un charme fou. Les lignes épurées des meubles accentuent les nombreux détails architecturaux tout en ajoutant à l’ambiance serein. Rapporté de voyage, un grand tapis marocain à pampilles fait office de couvre-lit.

La palette monochrome de cette salle de bain laisse la vedette aux textures et aux formes tout en donnant de l’unité aux éléments de différentes époques.

Couvert, blanc, épuré et rustique, le jardin évoque autant une véranda antillaise qu’un patio balinais. Au centre, une petite piscine, dotée jusqu’à tout récemment d’une légère pente (aujourd’hui éliminée pour des raisons techniques) afin que les chiens puissent s’y baigner ! Des chaises longues, des hamacs et le parfum enivrant d’un grand lilas : c’est l’un des endroits où l’on fait bon de vivre dehors, en toute quiétude.
Août 2009
Nicolas Ruel
Août 2009