Conseils déco
Cynthia Desrosiers partage de précieux conseils pour passer en mode écoresponsable
Publié le 13 Décembre 2021

La magie de l’enfance est au cœur de la saison des Fêtes.
On s’émerveille, car tout semble possible. On se réjouit du moment présent, tout en imaginant un avenir heureux pour les petits. On voudrait leur donner la beauté de notre planète en cadeau.
Si vous lisez ces lignes, vous aimeriez peut-être contribuer à un monde plus durable pour les prochaines générations. Et malgré l’immensité de la tâche, vous vous efforcez sans doute de limiter votre empreinte écologique. Réduire, Réutiliser et Recycler – chaque effort compte.
Créer l’avenir en vert, un geste déjà la fois
Pour aller plus loin dans votre démarche, procurez-vous le Guide écoresponsable de Cynthia Desrosiers. C’est un ouvrage de référence rempli d’astuces et de ressources très utiles. De plus, il couvre la plupart des domaines qui nous préoccupent au quotidien : l’épicerie, les aliments, la maison, les enfants, l’eau, l’énergie, les déchets, les loisirs, la mode et plus encore. Un guide à consulter chaque fois qu’une question pratique se pose, et à faire circuler parmi vos proches!
D’ici-là, je vous invite à découvrir le parcours atypique de la jeune auteure québécoise. Elle incite indéniablement à la réflexion et à l’action. Nous avons donc demandé à Cynthia Desrosiers de partager ici sa vision et des conseils pragmatiques tirés de son livre. Bonne lecture!
– Corinne Cécilia
Rencontre avec Cynthia Desrosiers, une auteure en action
Corinne Cécilia : Pour nos lecteurs qui ne vous connaissent pas, pourriez-vous nous parler de votre parcours.
Cynthia Desrosiers : J’ai débuté sur le marché professionnel dans le milieu financier et j’ai vite réalisé que ce milieu ne convenait pas à mes besoins de créativité ainsi qu’à mes valeurs. J’ai étudié dans divers domaines et acquis de l’expérience dans différentes professions avant de poursuivre en design d’intérieur. Mon poste en tant que chargée de projet, dans une firme haut de gamme possédant en plus son propre atelier d’ébénisterie, m’a permis de me rendre compte à quel point l’écart financier dans notre société est inconcevable. […] Bien que tout designer veuille avoir la possibilité de créer des aménagements de rêve, cela me confrontait à un dur paradoxe et allait contre ma façon de voir la vie, d’autant plus que le milieu de la construction tarde à se standardiser au niveau écologique. J’ai donc décidé de mettre mon projet à exécution sans plus tarder, pour m’éloigner de cette réalité déroutante.
CC : Vous avez ensuite relevé un défi de taille : la construction d’un domaine écologique autosuffisant, dans une région éloignée au climat hostile. Pouvez-vous nous en dire plus sur ce projet de vie intrigant ?
Cynthia : Je dois vous avouer que mon penchant à la solitude est tout à fait de mise dans ce genre de vie, que ma débrouillardise et ma créativité m’aident énormément dans mon quotidien, il faut être apte à relever des défis, tout en sachant ce que l’on fait. Vous pourrez connaître tous les détails de mon expérience dans mon deuxième livre qui paraîtra sous peu.

CC : Vous aimez, je crois, partager vos connaissances et vos expériences dans vos ouvrages. Comment vous est venue l’idée et l’envie d’écrire le Guide Écoresponsable ?
CD : Je suis une grande lectrice et j’écris depuis mon adolescence, et comme vous l’avez si bien remarqué, très encline à tous partages entre individus. Je crois que cette approche est bénéfique autant que valorisante pour les deux partis, celui qui donne et celui qui reçoit. Cette conversion de carrière allait de soi avec la nouvelle aventure dans laquelle je me suis lancée puisque cela était un de mes rêves de publier mes écrits, sans oublier que le sujet de la préservation de l’environnement est celui qui me tient le plus à cœur. J’ai voulu en écrivant ce guide amorcer un éveil chez certains et guider ceux qui désirent changer leurs habitudes néfastes sans trop savoir où commencer…
CC : Quelle est la plus importante leçon que vous tirez de votre expérience en autosuffisance ?
CD : Il n’y en a pas de plus importante, elles le sont toutes. Mon projet n’en est qu’au tout début, cela fait seulement trois ans et demi que j’y suis à temps complet, alors il y en a plusieurs autres auxquelles je serai confrontée et qui me permettront d’évoluer en tant que personne et en expérience pour la suite de mon projet. […] Maintenant lorsque je vis des épreuves je me dis qu’au moins je n’ai pas besoin de traverser le pont Champlain tous les jours (il faut dire que lors de mon départ le nouveau pont n’était pas ouvert!). Lorsque l’on vit en phase avec nos principes la peur se dissipe, l’anxiété et le stress deviennent choses du passé.

CC : Votre livre répond à une question que beaucoup de gens se posent : que peut-on faire, au quotidien, pour protéger la planète. Quelles sont, selon vous, les trois habitudes les plus simples à changer ?
CD : Tout d’abord, celles qui vous permettront d’effectuer la transition sans être une surcharge pour vous. Selon moi, tout ce qui touche la cuisine et l’épicerie sont des étapes faciles à intégrer dans votre routine. Le vrac est de plus en plus accessible en région (réduction du suremballage), l’accumulation d’accessoire dans les armoires est simple à éviter (réduction des biens), l’achat local n’est qu’une question d’habitude à modifier lors de vos achats (réduction de GES), l’utilisation de produits ménagers plus naturels ne nécessite qu’une bonne sélection sur les tablettes (réduction des produits toxiques), etc. Vous pouvez inscrire sur votre liste d’épicerie ou d’emplettes les aliments et les produits écologiques que vous désirez introduire dans vos habitudes et de cette façon ils ne se retrouveront plus aux oubliettes lorsque vous effectuerez vos approvisionnements. Faites le tour des pièces de votre demeure et prenez conscience des éléments à améliorer. Établissez une liste de ce que vous désirez rendre plus écologique dans votre vie et donnez-vous comme but de faire un changement par semaine, car si vous essayez de tout changer en même temps vous vous découragerez peut-être. L’important est de faire un pas en avant et de prendre le temps de vous habituer à l’air frais que cela vous procure!

CC : La gestion de l’eau semble nous dépasser, à l’échelle macroéconomique. Quels petits gestes quotidiens peuvent faire une vraie différence ?
CD : TOUS, sans hésitation! Chaque économie permet une meilleure qualité pour la faune qui en est également dépendante. Je crois que nous devrions inculquer dès le jeune âge à nos enfants que cette ressource est vitale et LIMITÉE. Le citoyen doit prendre d’avantage conscience à toute réduction. Proposer de vous laver à la débarbouillette un soir sur deux ne serait sûrement pas bien reçu par tous mais attendre que le lave-vaisselle soit plein plutôt que de le démarrer de façon routinière chaque soir est sans doute un geste qui fera une grande différence dans la majorité des foyers… Réutiliser l’eau de pluie pour arroser les fleurs et le potager ainsi que d’utiliser un balai plutôt que le boyau d’arrosage pour nettoyer la terrasse sont sans contredit des gestes de grand impact également.

CC : Avec le mouvement pour un mode de vie plus coresponsable, on voir le retour en force des travaux manuels. En quoi, selon vous, l’artisanat (ou l’achat de produits artisanaux) est-il une des solutions plus écologiques pour réduire notre empreinte ?
CD : Les artisans, amateurs ou professionnels, utilisent principalement des matériaux locaux et récupèrent une multitude d’objets qui seraient voués à finir leurs jours aux rebus, ce qui réduit les émissions de carbone liées au transport de beaucoup de fournitures. Lorsque vous achetez des produits d’un artisan près de chez vous, vous contribuez à l’économie locale en leur permettant de vivre de leur passion, de faire vivre leur famille et par ricochet d’enrichir votre communauté.

CC : On a l’impression qu’il y a un intérêt croissant pour les produits à faire soi-même (comme les “savons maison”) et ceux issus de la récupération. Pensez-vous que la tendance de l’autosuffisance peut se généraliser… surtout dans les pays nordiques ?
CD : Certainement. Il suffit de réapprendre notre mode de consommation, il y a des alternatives pour chaque produit. Si tu regardes dans ta cour et qu’il n’y a pas de bananier, eh bien mange des pommes! Nous devons adapter nos besoins en fonction de ce qui nous est offert localement et en saison. Ceci s’applique également dans la confection des « produits maison ». Beaucoup de recettes offertes impliquent l’utilisation de produits importés, ce qui rend l’effort écologique et d’autosuffisance plutôt inutile! Pourtant, une multitude de ressources produites LOCALEMENT peuvent remplir le même rôle au sein de cette recette de baume à lèvres maison! Si il n’y a pas de champs de coton à proximité, utilise du chanvre! Il faut simplement que les gens comprennent entièrement le concept d’autosuffisance parce que oui, les pays nordiques en ont la capacité, mais en modifiant leurs habitudes…

CC : Vivre de façon écoresponsable peut avoir pour conséquence de renoncer à certains plaisirs (on pense à “shopping therapy”, au besoin de nouveautés). Pensez-vous néanmoins que l’économie circulaire va se généraliser ?
CD : Je le souhaite ardemment! Le plaisir doit-il inévitablement passer par l’acquisition de biens matériels? Si oui, la personne a sans doute besoin d’une vraie thérapie, car le mal est plus profond, et je parle par expérience. Les gens agissent par simplicité et vont vers ce qu’ils connaissent. Il ne s’agit, encore une fois, que de perception et d’éducation. Lorsque l’on comprend les bienfaits d’un tel système, on ne peut qu’y prendre part, alors oui, j’ai la conviction que lorsque le concept sera bien compris par les gens, ils y adhéreront et ce système deviendra la « norme ».
Cynthia Desrosiers