Décoration et design

10 septembre 2018

À l’intérieur du salon éclectique d’une directrice de galerie d’art

La directrice de galerie d’art Gaëtane Verna nous explique pourquoi son salon éclectique est sa pièce préférée. 

« Quittant Québec pour Toronto après ma nomination comme directrice de la galerie d’art contemporain The Power Plant en 2012, ma famille et moi avons loué cette maison. Elle avait été repeinte et j’aimais beaucoup la couleur des murs, qui éclaire l’espace et sert de cadre aux tableaux qui égayent notre quotidien. Le salon à aire ouverte, donnant sur la cuisine, est le cœur de la maison. On adore les longs repas avec beaucoup d’amis et nos proches. La soirée commence souvent dans le salon pour finir autour de la table.

Selon le moment de la journée et de la saison, la lumière sur les tableaux varie, révélant de nouveaux détails. Je découvre sans cesse de nouvelles couleurs dans le tableau de Sharron Leggett, When I am Bad. J’adore ce titre : à cause du jaune en haut, on dirait que quelqu’un a déchiré la page. Ce tableau nous suit depuis des années et suscite toujours une vive émotion. Notre vision des tableaux évolue en même temps que nous.

J’achète très peu maintenant, ou de très petits tableaux, parce qu’on manque de place ! Mes filles Edwige (12 ans) et Leontyne (16 ans) répètent : « Où allons-nous mettre ça ? » Pour accrocher un tableau, je déplace une horloge dans la cuisine. Quelques œuvres ont été achetées lorsque je vivais à Paris, d’autres sont des cadeaux d’artistes. Je pense vraiment qu’on doit payer pour avoir une œuvre d’art, pour rémunérer l’artiste, ainsi que le marchand et tous ceux qui soutiennent le marché artistique.

Entourez-vous d’œuvres d’art que vous aimez, qui vous intriguent ou vous réjouissent.Allez rencontrer les artistes dans leur studio : ils adorent parler de leur art. Le sens de la création, c’est le partage. Lorsque vous visitez des expositions, posez des questions. Osez acheter une œuvre, faites-vous confiance : vous pourrez toujours la revendre ! Certaines galeries ont un système de réservation, que j’ai moi-même utilisé. Les marchands m’ont parlé de clients mettant deux à cinq ans pour s’acheter un tableau. En tant que vendeur ou artiste, vous ne pouvez qu’être touché par cette persévérance. On a tous eu des affiches sur nos murs, mais, après un certain âge, il faut passer à autre chose ! »

Auteur: Propos recueillis par Wendy Jacob
Photographe:

Virginia Macdonald

Source:

Maison et Demeure été 2018